Veronica Mars : élémentaire, ma chère Kristen !
C’est l’été, le temps des rediffusions en masse à la télé et l’attente des nouvelles saisons des séries pour la rentrée, alors je retourne à mes classiques. Je n’arrive jamais à me dire que cette série, créee par Rob Thomas et produite avec Joel Silver (producteur des Die hard, l’Arme fatale et tant d’autres), a déjà presque 10 ans (2004-2006). Elle n’a été diffusée sur M6 qu’à partir 2006 et puis, à chaque fois que je la regarde (oui j’ai l’intégral des 3 saisons), je la trouve efficace et captivante. Pas facile dans le genre série « policière » d’autant plus que c’est croisé à l’esprit teenage, entre Beverly Hills et Hartley (aaah le faux duel des année 90, moi j’ai jamais pris parti, j’ai adoré les deux 😉 ). Les mélanges n’étant jamais évidents, je dois dire que là, l’équilibre est trouvé.
Veronica Mars, détective et lycéenne!
Veronica Mars (Kristen Bell), lycéenne à Neptune High, fille de détective, est bien en peine de trouver sa place, après le meurtre de sa meilleure amie Lilly Kane, son père shérif mis à l’index pendant l’enquête, sa mère abandonnant son foyer, son petit ami l’ayant larguée sans raison. D’ado gentille et un peu naïve, elle développe maintenant ses talents d’enquêtrice hors pair pour faire enfin la lumière sur le meurtre de Lilly, tout en démêlant aux quotidiens des affaires policières. Du mordant et du cynisme, elle en a à revendre. Attention à ne pas se la mettre à dos !
C’est le fil rouge de la saison 1 avec de fréquents retours dans le passé si proche et si lointain, vécus par le prisme des souvenirs subjectifs et lacunaires de Veronica et de certains des personnages. Le puzzle met l’intégralité de la saison à se mettre en place, pour notre plus grand plaisir, offrant de multiples rebondissements, dont certains sont tout à fait inattendus. Quant à l’épisode final, c’est du petit lait.
L’atout le plus fort est, sans conteste, le ton. De vraies enquêtes sont menées à chaque épisode, mais ça, beaucoup de séries le font très bien. Là, en plus de l’ingéniosité, il y a le caractère bien trempé de Veronica et du monde qui l’entoure avec des dialogues savoureux. Impertinente à souhait, les clichés d’ado sont démontés, se moquant à tout va de chaque catégorie jusqu’aux jeunes riches des 3.9 (le quartier huppé de Neptune). Et les adultes ne sont pas en reste, souvent mis à l’amende par ce petit bout de nana auquel on aimerait toutes ressembler pour son culot (et pas que pour ça d’ailleurs 😉 ).
A côté de ça, ce n’est pas non plus, tout blanc ou tout noir. Des fois, elle se plante, a des regrets, n’est pas toujours dans le rentre dedans version motard, une vraie petite guimauve aussi. Dans un seul épisode, on peut passer du rire aux larmes. La narration par Veronica est aussi un petit supplément, laissant penser parfois ce qui va arriver dans la scène suivante et puis…une fois de plus, elle nous surprend.
Trois petites saisons et puis s’en va. Après avoir été encensée à ses débuts, la série, bien qu’innovante à chaque saison, est passée à la trappe alors que la 4ème était sur les rails, laissant un goût d’inachevé désagréable. Le thème même permettait pour une fois de survivre aux années lycée et fac, et de poursuivre une carrière au FBI. Oui, il n’y aurait plus eu le côté jeune lycéenne, mais vu son profil, on pouvait tout à fait envisager un job à la « 21 Jump Street » en infiltration sur des campus. Après avoir passé son temps à se déguiser, grimer sa voix et mentir au culot pour se faire passer pour plus vieille, l’inverse était tout à fait crédible. Bref, les décisions de studios et les audiences « public » me laissent souvent perplexe.
Petit tour d’horizon du monde de Veronica…
Wallace Fennel ( Percy Daggs III ) : son meilleur ami, débarque au lycée à la première saison, drôle, basketteur, rend des « petits services » sur les enquêtes (un peu le Stiles de Teen Wolf ).
Logan Echolls ( Jason Dohring ) : un 3.9, le fils du célèbre acteur Aaron Echolls, horripilant, très dans la provoc’, très miam graou aussi, cherchant des noises à Veronica (il s’en mordra les doigts plus d’une fois), de bien sombres secrets et une personnalité très complexe.
Keith Mars ( Enrico Colentino ) : papa de la demoiselle, ex-sherif, détective efficace, une relation très proche de sa fille, sans être copain, mais protecteur, le cynisme de celle-ci vient de lui en droite ligne.
Duncan Kane ( Teddy Dunn ) : le premier amour de Veronica quand elle était encore au pays des Bisounours, gentil garçon, fils à papa, il peut paraître hyper inutile et gnan-gnan, mais…chacun ses secrets.
Wheavel ( Francis Capra , le petit garçon de Il était une fois dans le Bronx ) : chef des motards des quartiers défavorisés de Neptune, sous ses dehors de bad boy, une éthique et un attachement particulier à Veronica . Enfin pas tout le temps, si il faut, il lui pète les phares de sa voiture au pied de biche. Il est un brin impulsif. Mais c’est pas le pire…
Mac ( Tina Majorino ) : une craque en informatique avec de bonnes idées pour emmerder le monde, amie de Veronica .
En revoyant les épisodes, quelques guests, pas forcément connus à l’époque, ont fait un passage dans la série : Amanda Seyfried ( inoubliable Lilly provocatrice, vue depuis dans Time out ) Jessica Chastain ( The Help , The tree of life…), Diana Agron ( Glee ), Allison Hannigan (Buffy, How I met Your Mother…), Charisma Carpenter (Buffy, Angel), Armie Hammer (The social Network, J.Edgar ), Richard Grieco (Booker, 21 Jump street)…Et même Joss Whedon, réalisateur des Avengers et précédemment scénariste de Buffy!
Une série très construite, des rebondissements à travers les épisodes, la saison entière et après sur l’ensemble des saisons. Vraiment un plaisir de la regarder à chaque fois, repérant de nouveaux minuscules détails qui m’avait jusqu’alors échappés.
Veronica Mars : 3 saison, disponible en coffret DVD depuis 2008; film actuellement en préparation!