Les cinq légendes : Noël avant l’heure…
Et oui, je ne me referai pas, mais à Noël je veux de la magie, de la féérie, de l’espoir, des jolis sentiments et un brin de neige. Passez votre chemin, blasés et cyniques de tous poils, je vous évite pour un mois (minimum ;)). Et Les cinq légendes remplit du début à la fin tous mes critères « bonne surprise de fin d’année ».
De nos jours, les gardiens des légendes les plus célèbres, le Père Noël, la fée des dents, le marchand de sable et le lapin de Pâques se retrouvent menacés par Pitch, le Croque-Mitaine , qui, en insufflant la peur chez les enfants, tuent des croyances ancestrales. Pour les aider, Jack Frost est désigné par l’homme de la lune comme cinquième gardien. Le hic, Jack Frost ne veut en aucun cas renoncer à sa liberté et ne sait pas depuis des siècles quelle est sa destinée.
Et vous voilà parti pour un peu moins de deux heures d’actions, de rire, d’émotions, de poésie et de féérie. Tout m’a plu. Un scénario construit, des clins d’œil et des références sympas pour les adultes à nos croyances d’enfant. Et découvrir le caractère de chacun est un bonheur. Les cinq légendes ont été traitées avec humour et un énorme respect.
Le Père Noël à la russe, enjoué et un peu mafieux, le marchand de sable muet frustré mais pas sans ressource, le Lapin de Pâques grande gueule mais cœur d’or et la Fée des dents horripilante et attachante trouvent tous une place dans notre âme. Je me suis prise au jeu. Vous ajoutez à cela beaucoup d’actions très liées par une histoire construite et réfléchie et vous n’aurez pas le temps de vous ennuyez. Et vos petits (ou moins petits) y trouveront leur compte aussi. 5 ans me paraît pas mal pour bien rentrer dans l’histoire.
Un autre point positif c’est sont côté drôle mais sans vouloir être à tout prix fun sans fond comme l’était Madagascar 3 . Tout a une raison d’être et fait la balance avec des instants plus graves ou poétiques. Ce n’est pour autant pas vieillot, avec un habile mélange d’idées à l’ancienne (genre quand on était gosse aussi), tout en proposant des codes que les mômes d’aujourd’hui maîtrisent bien mieux que nous.
J’ai été emballée par les différents « mondes » des légendes, véritables portes ouvertes à tout ce qu’on se construit petit dans sa tête autour de ses histoires transmises oralement. Tout comme les personnages, chacun de ses mondes est clairement identifié et correspond à son maître… Mention spéciale au mythe démystifié des lutins du Père Noël, une bonne barre de rire au final.
Quant à la musique d’ Alexandre Desplat (oui, cocorico!) elle tout bonnement parfaite : féérique, prenante, très Noël quand il faut, aucune fausse note ! Tout à fait raccord avec ce qui se passe à l’écran, ça tombe bien, non ? !
Je m’arrête quelques instants aussi sur le Croque-Mitaine, Pitch, qui a vraiment l’étoffe d‘un vrai bon méchant. Capable de faire peur comme pitié, il ne laisse pas indifférent, à commencer par son physique travaillé, sombre, élancé… Entre un Raspoutine psychopathe ( Anastasia 1996 ) et un Hadès pince sans rire ( Hercule 1997 ), il ne peut que retenir votre attention et celle de vos petits-bouts.
Alors, bien sûr, on en vient toujours à la morale. Et de nos jours, soit le dessin animé est cool mais creux au point de ne délivrer aucune message ou un message blasé, ou bien ça dégouline de bons sentiments et prend les gosses clairement pour des cons. Ici, point de tout ça. Les esprits chagrins trouveront à redire, mais dans une société où on demande trop vite aux enfants d’abandonner leur rêves et de vivre comme de mini adulte bardés d’high tech. Ca remet un peu les idées en place de vouloir donner vie à des histoires qui apprennent aux petits à rêver, espérer et vouloir se soucier de la joie de tous. Avec un peu de chance et surtout beaucoup de patience, on éveille ça en eux pour la vie et c’est une sacrée victoire sur le pessimisme ambiant.
Les cinq Légendes , de Peter Ramsay, sortie en salle le 28 novembre 2012.