Le titre d’un film m’avait énormément intrigué à l’automne dernier, « The Perks of Being a Wallflower » . « Les avantages de faire tapisserie » ? Mais de quoi ce film peut bien parler ? Il va sortir en France ? J’espère qu’ils vont garder le titre ! Et bien non, il ne faut quand même pas pousser, mais heureusement Le Monde de Charlie sort en salles aujourd’hui… Je dis « heureusement » car c’est vraiment un excellent film.

A la base, c’est un livre. Mais le plus beau, c’est que l’auteur de l’histoire originale ( Pas raccord , réédité en 2012 sous le titre du film et que je vais m’empresser de me procurer !) est aussi au scénario. Et, encore plus beau, nous le retrouvons à la réalisation. Stephen Chbosky a donc accompagné son bébé du début à la fin, et il l’a terriblement bien fait.

L’Histoire : Au lycée où il vient d’arriver, on trouve Charlie bizarre. Sa sensibilité et ses goûts sont en décalage avec ceux de ses camarades de classe. Pour son prof de Lettres, c’est sans doute un prodige, pour les autres, c’est juste un « loser ». En attendant, il reste en marge – jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. Grâce à eux, il va découvrir la musique, les fêtes, le sexe… Pour Charlie, un nouveau monde s’offre à lui.

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Ne faites pas l’erreur de croire que Le Monde de Charlie est un film sur les ados comme les autres. Ce n’est même pas un film sur l’adolescence. Non, c’est un film sur la vie, et il se trouve que la période traitée est l’adolescence. On s’attache très vite à notre « héros », Charlie. Et on comprend tout de suite où on met les pieds. Après tout, le lycée, on y est tous passé. Et je sais pas vous, mais moi j’étais pas franchement dans la « caste » des populaires… Bref… On se retrouve donc au lycée, et on comprend tout. Tout ce que vivent Charlie et ses nouveaux amis, Sam et Patrick, marginaux par choix et par obligation.

La force de ce film : ses interprètes. Logan Lerman (qui est également Percy Jackson le voleur de foudre ) est un Charlie touchant, sincère. Moi, personnellement, je n’avais qu’une envie : être son amie. Ezra Miller (We need to talk about Kevin) est fabuleux. Un jeune acteur prometteur qui ne tombe pas dans la facilité pour interpréter Patrick. Il a un charisme fou et je suis impatiente de voir la suite de sa carrière. Et enfin Emma Watson. Plus que les autres jeunes acteurs de sa génération, Emma Watson est souvent attendue au tournant (à cause d’un petit sorcier, je crois…). Je ne l’avais pas encore vu dans un autre film, pour moi elle était restée ce personnage incarné pendant tant d’années… Et bien elle est époustouflante. Mes soupçons se sont confirmés en quelques minutes : c’est une merveilleuse actrice, et en plus je la trouve divinement belle ! Et ce trio, l’alchimie entre ces merveilleux et touchants acteurs, confère au film une dimension unique : chaleureux, rassurant, mais également triste, effrayant. Souvenez-vous comme tout était confus dans votre tête à 16 ans. Et bien voilà. Ce film respire la vie, l’adolescence, on se retrouve en phase avec ces personnages à l’écran, parce qu’un jour, ou quelques heures, forcément, on a été comme eux. On avait juste oublié. Dommage, non ?

Sublime Emma Watson…

A aucun moment le film ne tombe dans la facilité. A aucun moment on a l’impression de se retrouver dans les clichés ados, même si on retrouve certaines choses déjà vues. Mais bon, les facteurs vrais et communs, on les retrouve forcément, sinon, il manquerait quelque chose et c’est là que ça deviendrait irréaliste. La fin est tout sauf convenue. Elle est à la fois vraie, banale et irréelle. Moi, ce film m’a émue, beaucoup. Parce que je m’y suis retrouvée. Beaucoup.

Cinématographiquement parlant, je suis sur un petit nuage en ce moment, entre la fin 2012 ( Les Bêtes du Sud Sauvage , L’Odyssée de Pi ) et ce début d’année prometteur avec ce merveilleux film, il y a vraiment de belles choses. Tous ces réalisateurs qui « offrent » leurs films, nous font partager de beaux sentiments, nous amènent à réfléchir sur nous-mêmes… C’est juste génial ! Beaucoup de films dispensent uniquement un service de divertissement, et des fois, c’est sûr ça fait plaisir, surtout quand la qualité est également de la partie. Mais entrer dans une salle de ciné, et en ressortir un peu changé, parce qu’on aura réfléchi à telle ou telle chose, ressenti tel sentiment, moi, c’est pour ça que j’aime le cinéma. Le Monde de Charlie fait partie de ces films « qui vous changent » . Ou plutôt, il vous fera vous souvenir de ce que c’était, avoir 16 ans. Et on ne devrait jamais l’oublier…

Le Monde de Charlie , de Stephen Chbosky , avec Logan Lerman, Ezra Miller, Emma Watson, Paul Rudd, Nina Dobrev, Dylan McDermott