Allez, après Beck , je vous livre aujourd’hui ma deuxième pépite manga, tant en papier qu’en animé. Il va s’en dire que j’ai la totalité à la maison et que je les revisite avec plaisir régulièrement. Là où Beck m’apporte musique, émotion et légèreté, Death Note (2007/2008) est plus en complexité et en tension.

Death Note: un manga mortel…

Un carnet maléfique (le Death Note) tombe entre les mains de Light Yagami , un adolescent de 17 ans. Ce cahier a un noir pouvoir : si quelqu’un note un nom sur ses pages, la personne en question meurt quelques secondes plus tard. Light va utiliser le Death Note pour supprimer tous les êtres malfaisants du monde. Il s’érige ainsi en un Dieu qu’il nomme Kira . Face à lui, la police et un mystérieux L cherche à l’arrêter par tous les moyens…

Le duel intellectuel Light (en noir) et L (en blanc)

Tout commence avec le générique, du rock japonais bien envoyé et ses sombres images qui laissent présager de la noirceur de l’histoire. Et dès le début, de la réflexion s’impose à nous. Que ferions-nous de ce carnet ? N’aurait-on pas pensé à se venger de personnes qui nous connaissons ? Aurions-nous pensé de suite à l’utiliser sur des inconnus, certes répréhensibles ? La froideur et l’intelligence de Light impressionnent d’entrée de jeu et on aurait tendance à se ranger de son côté. Mais l’intelligence du scénario est de nous montrer les conséquences et leur gravité de tels agissements. Nous ne sommes pas des oies blanches et il est tentant de se dire qu’on se fiche de la suite, du moment que justice semble être rendue sur l’instant. Donc attendez-vous à cogiter sévère, mais ça fait le plus grand bien.

Et nous, que ferions-nous avec ?? 😉

Rapidement l’intrigue se resserre sur Light qui est dans la ligne de mire de ce fameux L. La vivacité et l’esprit de déduction de ses deux personnages sont à la pointe, offrant de magnifiques passes d’arme de l’intelligence. Et chacun d’eux est tour à tour sur la sellette, devant agir à la seconde, tout en ayant réfléchi quatre coups à l’avance. On est dans une partie géante d’échecs dont seuls ces deux personnages perçoivent les enjeux et les règles. Un régal, même si en tant que spectateur, il nous faut parfois quelques temps pour voir où nous allons.

Un Dieu de la mort addict aux pommes, il est drôle aussi…^^

A cela s’ajoute une touche de fantastique avec le monde des Dieux de la Mort, d’où est tombé le Death Note . Celui-ci à la base appartient à Riyuke , Dieu à la face d’un joker façon Heath Ledger, qui de fait accompagne la route de Light. Neutre, il ne l’aide pas mais apporte sa connaissance du Death Note . Il assiste en spectateur à toutes les machinations de Light, tantôt amusé, tantôt dubitatif. Il se retrouve aussi parfois mêlé à ses histoires, quand Light arrive à le piéger dans ses propres contradictions. Quand ce n’est pas à cause de son addiction aux pommes. Dieu, pomme…oui, oui des fois, ça tourne aux clins d’oeil théologique.

Et ce n’est que le début : 12 tomes papier, 37 épisodes, toujours autant de complexité du scénario sans jamais rien lâcher en qualité. Un tour de force ! Et comme pour Beck, adaptation extrêmement fidèle du papier à l’animé fait plaisir. Et de nombreuses surprises, bonnes ou mauvaises, sur le destin des personnages vous attendent. Certains arrivent en cours de route, ce qui permet de renouveler l’intrigue et de faire évoluer dans leurs certitudes les personnages déjà en place.

Le rythme est aussi une clé de la réussite : l’alternance d’épisodes ou de tomes réfléchis donc plus lents, avec des épisodes nerveux dont l’action s’emballe évite de se lasser. Notre cerveau et captivé et veut toujours en savoir plus. Bref, c’est que du bonheur sous tension !

Death Note , de Tsugumi Ohba et Takeshi Obata, 12 tomes papier, éditions Kana
3 coffrets DVD, éditions Kana