Voilà, des mois que je dois vous en parler. C’était ma découverte Manga d’il y a un peu plus de trois ans. Son auteur, Harold Sakuishi (1963), je vous en parlais il y a peu avec l’arrivée de Seven Shakespeares (2009 au Japon, cette année en France). Et comme je l’écrivais déjà, il aime s’attaquer à du lourd. Là c’est tout l‘univers du rock qui est revisité dans une série de 34 mangas, commencée en 1999 et récompensée par un prix de l’éditeur en catégorie shônen (manga pour jeune ado mâle) Oui, vous voyez, je suis la cible parfaite 😉 . De la musique dessinée me direz-vous ? Hé bien croyez-le (je ne vous laisse pas le choix 😉 ), en les lisant, vous l’entendez dans votre tête. Les expressions des visages, les mouvements du public, tout nous plonge dedans. L’aventure a commencé sur papier, mais il y a aussi un très joli coffret DVD, format ampli, qui reprend l’histoire jusqu’au tome 11. Pour être honnête, j’ai découvert les DVD avant le papier, je n’ai aucune préférence, les deux sont excellents, l’animé étant très fidèle aux premiers tomes.

Prévoyez une étagère complète 😉

A 14 ans, la vie de Koyuki semblait être dans l’impasse. Jusqu’au jour où en sauvant un chien, il rencontre Ryûsuke. Ce jeune adepte du rock, rebelle et libertaire, débarque fraîchement des Etats-Unis. Il prend en amitié Koyuki et l’initie à son rock, en lui donnant une vieille guitare. Fini pour Koyuki la tiédeur,  mais passer de l’adolescence transparente à la rebelle attitude n’est pas forcément dans ses cordes, si ce n’est qu’il possède un talent qu’il ignore : une voix exceptionnelle qui va faire de lui un membre à part entière du groupe de Ryûsuke : Beck !

Joli coffret, vraiment 😀

Une histoire de musique bien sûr, mais surtout, un récit initiatique du jeune Koyuki qu’on suit sur un peu plus de trois ans et sa transformation aussi phénomale que discrète au final. Il devient ce qu’il était au fond de lui, ni plus ni moins. Et dans ce cheminement, l’amitié, les filles, les galères, des événements énormes, les émotions  l’accompagnent dans ce changement. Ce que j’aime aussi, c’est qu’à la base c’est un adolescent vraiment lambda : peu sûr de lui,  pas du tout populaire, mais une fois qu’il se lance dans quelque chose, rien ne semble l’arrêter : natation ou musique, il se révèle à lui-même et aux autres. A côté de ça, il est d’une honnêteté et d’une loyauté qui confine à la pureté. Bien sûr c’est une histoire, mais c’est rafraîchissant de voir un héros si « droit » obtenir ce qu’il veut. Ça donne un brin d’optimisme en le lisant, ce n’est pas plus mal, plutôt que le réalisme pas toujours souriant.

Et j’y retrouve aussi quelques petits détails qui émaillaient déjà les mangas que je regardais petite dans le Club Dorothée : le mélange traditions japonaises/gadgets high tech ; les relations garçons/filles très différentes de notre société, le grain de folie de certaines situations (colère, poursuites, le voyeurisme) … Et bien sûr ce coup de crayon si caractéristique, notamment les visages très européens avec leurs grand yeux souvent brillants et écarquillés.

Allez, petit tour du groupe :

Ryûsuke , 16 ans, fondateur de Beck, guitariste, compositeur et ado à problèmes. Revenu des Etats-Unis précipitamment, les ennuis qu’il a laissés là-bas ne vont pas tarder à le rattraper. Rebelle et indépendant, il sait aussi reconnaître la valeur des gens. Charismatique, les filles l’adorent.

Maho , 14 ans, la petite sœur de Ryûsuke, excellente chanteuse, elle rêve de cinéma. Une précieuse amie pour Koyuki et même un peu plus…

Chiba , chanteur du groupe, une  personnalité forte, bagarreur, influencé par l’univers du RAP. Il fait mal dégrossi au premier abord, mais sa personnalité s’affine au fil des tomes. Ses excès donnent vraiment la touche manga délire…

Taïra , excellent bassiste, il choisit de rejoindre Beck alors qu’il a d’autres propositions plus intéressantes sur le papier. Mais il sent qu’il y a un truc spécial avec Beck : LE truc ! Calme, posé, cool… Bon d’accord, c’est mon préféré 😉 .

Saku , 14 ans, il devient le meilleur ami de Koyuki. Batteur depuis l’enfance, il modère et encourage Koyuki, qui auparavant traînait  avec des types vraiment pas intéressants.

Monsieur Saïto , 44 ans. Entraîneur de natation et professeur de guitare de Koyuki. Intransigeant, colérique, voyeur et obsédé, il est au final bienveillant mais ne le montre pas.

Et toute une galerie de seconds personnages très intéressants et variés renforce l’histoire.

Niveau musique, belle découverte avec l’animé, notamment de Beat Crusaders , groupe japonais dont Hit in the USA sert de générique. Plusieurs albums sont sortis. Une préférence pour Moon on the water et Face (sister).

Et si vous voulez plus d’infos, voilà un site que j’ai découvert en préparant ce billet et qui est bien fourni : Beck-MCS

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=fRvmqd9IjUI&w=420&h=315]

Beck , de Harold Sakuishi, éditions Delcourt, 34 tomes

Coffret DVD édité chez Kaze.