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Paolo Nutini -Caustic Love-

Roseline mai 14, 2014 0

Jusqu’à présent, pour moi c’était le nom d’un vague minet propre sur lui, italien et vite oublié après deux/ trois tours en studio. A tel point que je n’arrivais même plus à lui attribuer un titre. Il aura fallu deux minutes dans l’émission Alcaline sur France 2 pour que ce jeune homme ait toute mon attention. Italo-écossais, Paolo Nutini était connu outre-manche pour deux albums de pop assez efficaces : These streets (2006) et Sunny side up (2010). Mais rien qui ne marquait les esprits plus que ça. Un grain de voix lisse, des références connus et…le soufflé retombait. Quelle claque quand sa voix m’a fait lever le nez pour voir qui pouvait bien avoir autant d’intensité, de couleur et de travail dans cette voix enfin lâchée.

Voilà, Caustic Love c’est ça. Un jeune homme de 27 ans qui arrive enfin à extraire de lui toutes ces références de multiples fois entendues, avec virtuosité et sa touche personnelle. Et de citer ces vinyles qui ont accompagné ses premières années : Pink floyd, U2, Fleetwood Mac, Elton John, mais aussi Ray Charles, Django Reinhardt, Marvin Gay…la liste est impressionnante. Et pour le coup, cet album revêt bien toutes ces branches musicales : Pop, rock, soul, folk, des pointes de Gospel. Trop de styles tuent le genre ? Et bien, même pas. On glisse d’une chanson à l’autre, du velours dans les oreilles, sans jamais avoir l’impression de se perdre. Il a su s’entourer de musiciens inconnus du grand public, mais qui savent parfaitement leurs gammes. Du simple piano, aux cuivres plus que rutilants, avec en filigrane toujours une guitare et une basse impeccables.

Auteur-compositeur qui prend de l’épaisseur, il gagne aussi en charisme en abandonnant les stéréotypes du jeune premier et en sortant de lui cette voix qui parfois rappelle la densité de celle de Joe Cocker dans sa jeunesse. Et oui rien de moins que ça pour me filer les poils. Il intègre aussi très finement des voix féminines, tantôt jazz et sensuelles comme dans Let me down easy, ou beaucoup plus R’nB’ pêchues dans Fashion.

Je vis chaque morceau comme un film et cela n’a rien d’étonnant quand on lit que Paolo Nutini s’est enfermé deux mois en Toscane pour composer, tout en projetant devant lui, de vieux films en noir et blanc comme Casablanca (1942, de Michael Curtiz), Le Dictateur (1940, Charlie Chaplin) ou Metropolis( 1927, Fritz Lang)… D’ailleurs, la perle que je retiens de cet album est Iron Sky qui marque un engagement politique sur fond de discours de Chaplin dans Le Dictateur justement. Une merveille de montée en puissance qui prend aux tripes. Quant au single, Scream, efficace et travaillé, il reste dans l’oreille dès la première écoute.


Après un premier passage au Trianon le 5 mai (que j’ai raté), j’attends de nouvelles dates en France. Retrouvez toute l’actu ici!




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